Anne Villemin-Sicherman
Un bûcher pour Versailles
" Il était trois heures de la nuit. L’incendie était vaincu. La maison de la Pochon était toute noire. Si les murs étaient encore debout, le rez-de-chaussée était dévasté, à la fois réduit en cendres et noyé dans l’eau de la Seille. Une odeur de brûlé régnait dans tout le quartier, dans chaque maison, dans chaque narine, imprégnant les vêtements et les cheveux. Les paroissiens regagnèrent leur lit, mais ils furent rares ceux qui purent retrouver le sommeil après une nuit aussi mouvementée. La neige indifférente, qui tombait toujours, recouvrait peu à peu les traces du désastre.
Joseph Risch avait rempli son devoir de curé, en même temps, il était dévoré par les reproches qu’il se faisait à lui-même.
Et Phélipette Pochon de Rosemain était morte, laissant en plan toutes ses affaires en cours… "