Anne Villemin-Sicherman
Hôtelleries, restaurants
Hôtel de Paris
l'hôtel de Paris de la place de Chambre. se nomme actuellement hôtel de la Cathédrale,
L'abbé Grégoire s'en mêle
" La touche d’élégance venait des fenêtres en arc surbaissé coiffé d’un ornement de style rocaille. À l’intérieur, tout était impeccablement tenu.
Au bureau d’accueil, embaumé par la présence d’un gros bouquet de lilas rose, s’affairait une petite femme àla mise soignée, qui expliqua obligeamment que le sieur Chapier était dans sa chambre, et qu’il comptait dîner sur place. Le couple Pierron était sorti.
Augustin grimpa les marches d’un escalier bien ciré, recouvert d’un tapis rouge, et s’en alla frapper au numéro trois du premier étage. Emile Chapier manifesta sa surprise en découvrant son visiteur, qui se présenta, muni du mandat remis par le lieutenant criminel Duport."
Auberge de la Fleur-de-Lys
L'auberge de la Fleur-de-Lys se nomme actuellement Restaurant La Fleure de Ly
" L’auberge était, comme d’habitude, remplie du bruissement du monde des affaires et du jeu. On y concluait toujours des marchés à grands coups de vin. Un gros homme affalé sur sa chaise, portant perruque et la lippe méfiante, ajustait son lorgnon pour étudier un contrat. A une table ronde, on jouait aux dés et, le vin aidant, on se mettait à l’aise : un des hommes, qui traitait son voisin de tricheur, avait la jambe posée sur la cuisse de sa voisine et glissait distraitement la main dans l’échancrure de son corsage sans qu’elle y vît malice. A côté d’elle, une autre femme relevait haut sa jupe pour rajuster sa jarretière. L’air était lourd et opaque. "
Zum Stiefel, à Sarrebrück
Guet-apens rue des Juifs
" Moshé avait prévu de s’arrêter à la taverne Zum Stiefel au centre de Sarrebruck, comme à chacun de ses passages entre Metz et Francfort-sur-le-Main. Etait-ce prudent de choisir toujours la même étape ? Il chassa cette idée, car une nouvelle nuit à la belle étoile ne lui souriait guère, et au surplus il avait froid. Au confort de l’habitude s’ajoutait le contentement de revoir son vieil ami Johann, brasseur renommé et joyeux compère. Johann avait poussé un rugissement de bienvenue en le serrant sur sa panse généreuse :
— Dans mes bras, Kosman !
Et toute la salle s’était tue pour dévisager le nouvel arrivant, qui dégoulinait sur le sol dallé. Ici, on partageait son souper sur de longues tables avec d’autres convives de passage. "
La brasserie a été fondé en 1702 par Johann Daniel Bruch. Ce brasseur avait un voisin cordonnier nommé Nickel Kiefer, lequel venait d'ouvrir une auberge qu'il appela "Zum Stiefel" (à la botte). Or ce cordonnier avait une très jolie fille, dont Johann Bruch tomba amoureux:.
C'est ainsi que naquit la famille de brasseurs Bruch et Stiefel-Gastronomie, qui dirige cet établissement depuis plus de neuf générations !